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Pollution numérique, sobriété numérique… De quoi parle-t-on ?

© Par EDF : https://particulier.edf.fr publié le 28-09-2021

De la fabrication d’ordinateurs ou smartphones jusqu’à la consommation électrique nécessaire pour faire « tourner » le web mondial, le numérique voit son empreinte environnementale gonfler chaque année. La sobriété numérique est-elle la solution ? État des lieux.

 

Qu'est-ce que la pollution numérique ?


La pollution numérique, c’est l’énergie et les matières premières nécessaires à la fabrication des équipements informatiques. Et il en faut de l’énergie et des matières premières pour permettre à des milliards de personnes d’envoyer des e-mails, de regarder des vidéos en streaming ou de poster des photos sur les réseaux sociaux !


Pollution numérique : chiffres et réalité

Si le numérique était un pays, celui-ci aurait une empreinte carbone équivalente à 2 à 3 fois celle de la France. L’Ademe, l’Agence de la transition écologique, rappelle que le secteur est responsable d'environ 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre1. Or, d’ici 2025, cette part pourrait doubler ! On n’a jamais autant possédé d’appareils électroniques et d’objets connectés… Donc, jamais autant produit et consommé de données numériques, les fameuses data.

67 millions de serveurs internet dans le monde en 2019, 19 milliards d’objets connectés, un chiffre qui devrait atteindre 48 milliards en 2025 ! Sans compter les 1,1 milliards de box, routeurs et autres équipements de réseaux. En 2030, la planète comptera plus de quatre milliards d’utilisateurs réguliers d’outils numériques. De la maison aux entreprises, du bâtiment connecté à la ville du futur avec la smart city, tout se connecte de plus en plus. Et les besoins en électricité grimpent avec, générant une pollution numérique croissante.

Le numérique et les nouvelles technologies génèrent près de 10 % de la consommation mondiale d’électricité. Même si les appareils sont moins énergivores qu’avant, il y en a beaucoup plus. En France, le numérique nécessite l'équivalent de six fois la consommation électrique d'une ville comme Paris2 !


La consommation électrique liée à Internet (infrastructure réseaux, data centers)

Les data centers, qui hébergent les data, et l’infrastructure réseaux sur laquelle elles transitent, représentent respectivement 30 % et 40 % de la consommation électrique du secteur du numérique3.


La consommation des appareils électriques numériques

Les 30 % de la consommation électrique restante sont liés à l’utilisation des terminaux numériques : ordinateurs et tablettes, téléphones, téléviseurs connectés, box, imprimantes, etc. La consommation électrique moyenne de ces appareils est très variable : • Smartphone : 2-7 kWh/an • Tablette : 5-15 kWh/an • Écran : 20-100 kWh/an • Ordinateur portable : 30-100 kWh/an • Ordinateur fixe : 120-250 kWh/an • Box : 150-300 kWh/an

Une box TV + Internet peut donc consommer chaque année autant d’électricité qu’un grand réfrigérateur4 ! Ça refroidit.


E-mails, streaming vidéo, réseaux sociaux… Qu'est-ce qui consomme le plus d'énergie ?

Estimer précisément la part de chaque usage dans la consommation d’électricité totale de l’univers numérique n’est pas simple. Le streaming vidéo est l’une des activités en ligne les plus énergivores, qui représente donc une part importante de la pollution numérique. Logique, le flux de données est lourd, et nécessite plus d’énergie sur toute la « chaîne » : serveurs, réseaux, équipements de l’utilisateur. Un film de 10 Go proposé en 4K sur une plateforme de VOD pèse 200 000 fois plus qu'un e-mail sans pièce jointe (50 Ko)5 !

L'impact environnemental de la fabrication des appareils numériques

Surprise… Dans le cycle de vie du numérique, c’est la phase de fabrication qui a la plus grosse empreinte environnementale : elle nécessite 41 % de toute l'énergie primaire du cycle de vie, émet 83 % des gaz à effet de serre et représente 88 % des besoins en eau et 100 % des besoins en ressources (minerais, ressources fossiles…)6.

Faire baisser son empreinte carbone numérique, c'est donc aussi limiter le nombre d'équipements que l'on possède et augmenter leur durée de vie.


Les déchets du numérique

Une étude internationale a estimé qu’il y avait eu dans le monde 53,6 millions de tonnes de déchets électroniques en 2019, en hausse de 21 % en 5 ans7. Parmi les pays qui en produisent le plus, la France fait figure de mauvais élève, avec environ 20kg par personne en 1 an. La part des déchets d’équipements numériques collectés, susceptibles de connaître une seconde vie grâce au réemploi ou au recyclage des appareils électriques, est encore assez faible.

Comment diminuer la pollution numérique ?

Miser sur des appareils moins gourmands en énergie, sur la sobriété numérique, changer ses habitudes, favoriser le recyclage… Voici quelques pistes. Privilégier des équipements moins énergivores

Réduire sa consommation électrique numérique passe par l’acquisition d’équipements moins gourmands en énergie. Faites confiance aux labels de performance énergétique, dont le plus connu d’entre eux est Energy Star.


Vous pouvez opter pour du matériel informatique plus respectueux de l’environnement grâce à des labels internationaux reconnus comme Ange Bleu, EPEAT, TCO, l'écolabel Nordique ou encore l'Ecolabel européen.

La sobriété numérique : trucs et astuces au quotidien

E-mails, vidéos, écogestes… Changer ses habitudes représente un vrai gisement d’économies d’énergie. C’est la raison d’être de la sobriété numérique.

Débrancher ses équipements inutilisés, les mettre en veille plus rapidement ou baisser la luminosité des écrans. Rien qu’avec ça, on peut significativement réduire la consommation d’électricité de ses appareils informatiques. Pour info, le coût de la consommation électrique d’un ordinateur allumé 24h/24 atteindrait 100 € d'électricité par an8.

Sur internet, réduire son impact environnemental passe par quelques changements d’habitude simples mais efficaces. Pensez au « dark mode » sur votre ordinateur ou votre téléphone quand c’est possible. Un écran plus sombre pompe moins d’énergie !


Augmenter la durée de vie des équipements informatiques

Si vous le pouvez, privilégiez le matériel d'occasion, la réparation, le matériel reconditionné et, si tout est définitivement HS, confiez vos vieux équipements à des centres de tri spécialisés. Ces derniers pourront leur redonner une seconde vie ou recycler ce qui peut l'être !

Comment les entreprises peuvent-elles agir contre la pollution numérique ?

Les technologies numériques constituent le premier poste de consommation électrique au bureau, selon l’Ademe. Les entreprises ont tout intérêt à s’engager pour réduire leur impact numérique. Comment ? Un peu comme à la maison. L'empreinte carbone numérique des entreprises Le secteur tertiaire est sans surprise un important consommateur de numérique, même si l’industrie du futur ou le monde de la santé, par exemple, sont de plus en plus « connectés ».


Dans le secteur des services, la consommation électrique des équipements informatiques représenterait 25 % de la consommation électrique totale9. On estime même qu’une journée de travail d’un employé de bureau équivaut à laisser 51 ampoules de 25 W ou deux radiateurs de 600 W allumés pendant 8 heures10 !

Les écogestes numériques en entreprise

Au travail, chacun peut agir avec des écogestes simples pour limiter sa pollution numérique. Triez régulièrement votre boîte mail, supprimez les e-mails inutiles, limitez l’envoi de pièces jointes volumineuses, évitez les « répondre à tous » pas indispensables, désabonnez-vous des newsletters que vous ne lisez jamais… Ces écogestes numériques permettent de réduire la consommation énergétique des serveurs.

De nombreuses entreprises s’engagent à réduire leur empreinte carbone numérique, en rendant leur site internet ou leurs applications moins énergivores via des « dark modes » ou des pages sobres, en sensibilisant leurs employés à la sobriété numérique ou en développant les énergies renouvelables.

Data centers « verts » : l'exemple de la Fondation EDF

L’hébergement propre, ou « green hosting » en anglais, est une piste prometteuse contre la pollution numérique des entreprises. C’est le choix qu’a fait la Fondation groupe EDF, dont les données sont stockées dans l’un des rares data centers européens à empreinte carbone neutre. L’électricité est issue à 100 % de sources renouvelables, ses composants sont très peu énergivores et la chaleur émise par les serveurs chauffe des habitations alentour. Numérique et circulaire, c’est possible !

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